L'aventure, la première.

Les deux suivirent Aspasie aussitôt qu'elle quittait la salle, Marden sur ses gardes, prêt à frapper si jamais ils devaient être attaqués, et Natani... portait une jarre pleine d'un liquide d'un rouge sombre, ainsi qu'une bourse d'herbes séchées.

Marden : *bas* Natani, qu'est-ce que tu fais ? C'est quoi, ces choses ?
Natani : Je les ai trouvés là-dedans ! Je suis sûr que le sang doit pouvoir se vendre...
Marden : Et les herbes ?
Natani : ça se fume ! Je suis sûr que ça se fume ! Ou au pire, ça se vend aussi...
Marden : Va remettre ces machins où tu les as trouvés ! On ne peut pas piller cet endroit, c'est trop risqué ! On ne sait pas du tout ce qui nous y attend !
Natani : Mais...
Marden : Et puis comment tu espères t'en sortir en cas de combat, encombré comme tu l'es ? Allez, va reposer ça !

Après avoir râlé, il consentit à rapporter ses trouvailles dans la pièce d'où ils venaient, tout en continuant à renâcler un peu, puis il vint rejoindre le groupe, l'air sombre, observant les différentes portes.

Strundsvers : Sssssc'est endroit est étrange... Il ne m'inssssspire pas confiansssssce.

Aspasie eut bien du courage en s'approchant de cette porte car elle cachait aux yeux de tous l'importante vérité d'un placard à balais.

Et la deuxième porte lui fit face... Mais vraiment face. C'est-à-dire qu'un visage se dessinait dessus et puis...

Porte: Bouh.

De surprise et d'étonnement, Aspasie sursauta, faisant un pas en arrière, ne s'attendant absolument pas à ceci.

Aspa' : Mais qu'est-ce que- quel est ce sortilège!?

Elle leva la main pour toucher le "visage".

Il y eut un temps. Sans bruit. Puis il y eut la réaction de Natani.

Natani : ...Bwaaaaaaaaaaaaargh !
Marden : Chhht ! Mais t'es fou !
Natani : CE TRUC A UN VISAGE. IL A UN VISAGE. Tu crois qu'en fait c'est l'air qui se fume ici ? Tous malades, ils sont tous MALADES !

Le visage tiqua un peu puis répondit à Aspasie.

Porte: Hé! ça vous dirait que je vous donne des coups de feuillage?! Non mais! J'suis pas un vieux bout d'bois!... J'étais un grand arbre... Avant... Mais vous vous êtes nouveaux. 'V'nez d'où?

Aspa' : A la vérité, c'est une excellente question. De base on vient tous d'un peu partout mais sinon juste avant, on est passé par une sorte de portail, sous la forme d'une pierre, et on venait d'un monde... bizarre. *Frottement de menton.* Est-ce que vous pouvez nous dire où nous sommes..?

Derrière, à travers le portail encore ouvert sur la stèle dans la salle avec la table, on entendit un bruit puissant puis un bruit de lourdes pierres frottées les unes contre les autres et un "Haha!" tonitruant. En sortit un humain équipé d'une cape qui se posa avec légèreté sur le sol de la pièce. Il releva un peu son chapeau et sourit mystérieusement avant d'ajouter

Bertrand : Je suis de retour... Pour jouer aux cartes.
Dvars : Mais ça rime pas.
Bertrand : Oui mais faire des alexandrins, c'est difficile.
Dvars : T'aurais pu préparer ta réplique merde.
Bertrand : En attendant je me suis débarrassé des trucs bizarres derrière.
Dvars : Quoi?...
Bertrand : Bah le binome monstrueux a... explosé!
Dvars * la mâchoire jusque par-terre*

Plus loin

Porte : Ici? Vous êtes à l'Institut de Sciences du Corbeau. Une superbe machine que je suis hélas forcé de supporter tous les jours, moi qui adorait nos sous-bois... Chez les nains...

Un son prolongé et sourd se fit entendre à partir du moment où le groupe reconnut leur ancien "camarade". Ce son, c'était Natani qui grognait sa frustration et son énervement latent. Marden lui tapota gentiment l'épaule, essayant d'éviter un tantrum de plus.

Marden : Du calme mon grand. Un compagnon de plus ne peut pas nous désavantager, on ne sait jamais.
Natani : JE SUIS CALME COMME L'EAU QUI DORT, MON POTE !!1!
Marden : ... Tu avais des médicaments à prendre ou quelque chose comme ça ? Avec tes bêtises, ça va nous attirer des ennuis, je te l'ai déjà dit !
Natani : *se renfrogne* Hmf. Tu m'excuses, mais il a plus l'air de revenir de vacances que d'avoir traversé la même merde que nous !
Marden : Raison de plus pour être contents qu'il nous rejoigne. Bon, cette porte... *s'en approche*

Marden : Dites-moi, vous avez l'air plein de sagesse.
Natani : *de loin* Pour une porte.
Marden : Et vous faites office de garde ? Ou nous laisseriez-vous voir ce qui se cache derrière ?
Natani : *de loin* Sinon on peut voir ce qu'il y a derrière les autres, aussi.

Porte: *étonnée* Euh non, en fait... Je suis juste du bois qu'on a mis là parce que j'étais à l'endroit de la pile qui devait servir à faire la porte qui irait là. À part ça je suis effectivement très vieille, mais je ne suis pas sûre de savoir tant de choses, vous savez... Là où je vivais avant, tout ce que l'on pouvait faire c'était jouer au téléphone oud, mais c'était beaucoup moins drôle que le vrai téléphone oud apparemment parce qu'on ne pouvait pas savoir ce qui avait été dit à l'origine. En fait... Je ne suis même pas sûr que le jeu se soit réellement arrêté à quelque moment que ce soit. Et en attendant que la prochaine phrase arrive, on parlait de nos racines, nos ancêtres. Mais par contre je sais tout ce qu'il se passe dans ce couloir. Et dans la salle de dossiers derrière moi.

Aspa' : Est-ce que vous pouvez nous laisser avoir accès à cette salle..?

Porte: Vous savez... Je ne suis qu'une porte. Moi je vous laisse faire ce que vous voulez, même m'emmener.
Bertrand : Oui, emmenons-la, ramenons-la chez elle!
Dvars : Nan.
Bertrand : Mais...!
Dvars : C'est une porte. On va pas prendre une porte.
Strundsvers : Je ssssuis d'accord avec Bertrand, nous ne pouvons pas désssscemment laisser ssscet être sssans défenssse isssci.
Dvars : Ouais mais c'est une porte, elle nous ralentira et nous aidera pas des masses.
Bertrand : Moi je suis sûr qu'on peut lui trouver une utilité.
Porte : Faites ce que vous voulez, mais faites-le vite, je crois que des gens arrivent. *s'entrouvre*
??? : *depuis un autre couloir* J'AI ENTENDU DU BRUIT PAR ICI!

Natani : Ah ! Merd'merd'merd'merd' ! *se précipite à l'intérieur*
Marden : Merci beaucoup ! *fait signe aux groupes d'entrer en vitesse, tout en suivant Natani*

La porte lui fit un clin d'oeil et se referma, à clefs, sur les derniers membres du groupe. Les gardes passèrent, on les entendit parler de trou dans le sol, un cri, puis plus rien.

Porte : Bon, vous êtes en sécurité ici apparemment. Si vous cherchiez quelque chose d'important, il est probable que ce soit recensé ici.
Dvars : Les arrivées de corps?
Porte : Bah oui, c'est dans le tiroir du fond là-bas.
Dvars se rua sur le meuble en bois et arracha le tiroir pour en examiner le contenu. Il en sortit victorieux au bout de quelques minutes. Une feuille à la main, il dit tout haut "Salle A 283!"
Porte : Par contre je ne sais pas où c'est ça. Je sais juste que les couloirs A sont sur la gauche en sortant au croisement de couloirs.

Bertrand : Puisque nous avons donc trouvé notre destination, sortons donc!
Dvars : Ouais mais si c'est gardé...
Bertrand : N'ayez pas peur, je suis là pour vous protéger! *fais des mouvements aléatoires avec ses bras*
Dvars : Mais qu'est-ce qu'il fout? J'lui ai jamais dit de faire des ronds avec ses bras!...
Strundsvers : Sssssortons.

Et ils sortirent. Et trouvèrent l'embranchement. Et au bout de quelques centimètres, après être allés sur la gauche, ils tombèrent sur la porte "A283"

Bertrand : Hum... Pour ce qui est de l'organisation, ils ne sont peut-être pas les meilleurs. Mais au moins nous sommes arrivés.

Ils ouvrirent la porte et découvrirent deux autres portes.

Bertrand : Je demande à voir les architectes! Et... Qu'est-ce qui est marqué sur les panneaux sur ces portes? Sujets vivants? Sujets morts?...

Aspa', regardant par-dessus l'épaule de Bertrand : En farfouillant les autres dossiers j'ai trouvé que les scientifiques, à priori une vingtaine, font dans ce centre des... expériences pas très légales. D'après les dossiers, il est stipulé qu'ils ont reçus près de 400sujets vivants au tout début, mais rien ne spécifiait le nombres de sujets... morts. *Après un silence.* Si on passe devant les sujets vivants, ils risquent d'alerter les scientifiques et les gardes, qui sont une petite centaine.

Bertrand : Cela ne m'inspire pas confiance...
Dvars : Quoi?
Bertrand : Pourquoi enfermer tous les sujets au même endroit, morts ou vivants. Habituellement on met les morts loin des vivants, pas par pudeur mais pour des raisons de sécurité... Mais ici... Je parie... *essaie d'ouvrir la porte avec le panneau "sujets vivants", mais n'y arrive pas* C'est ce que je pensais.
Dvars : Quoi?
Bertrand : Eh bien ces gens sont captifs.
Dvars : Quoi?!

Le guerrier prit un air résigné.

Marden : Ce qui se passe ici est horrible. Mais je crains que notre dame n'ait raison. Si on essaie de les libérer, on ne sait déjà pas à quoi s'attendre, et ils risqueraient effectivement d'avertir les gardes...
Natani : Alors ça veut dire qu'on va devoir aller voir du côté des morts... ?
Marden : Nous y sommes obligés. Un problème ?
Natani : N-non...

Natani tenta de reprendre sa contenance, mais on avait pu, pendant un moment au moins, se rendre compte qu'il ne voulait pas du tout aller là-dedans.

Bien entendu, si la porte du local des vivants était femée, il était inutile d'empêcher des morts de sortir. La porte était donc ouverte. Dvars passa devant, et ressortit de suite en déglutissant.

Dvars : ça pue là-d'dans... Des tas... de cadavres.

En effet, les cadavres étaient organisés par race et par sexe sur des étagères. Il devait bien y avoir quatre ou cinq rayonnages de torents. Malgré tout, les recherches furent aisées et Dvars retrouva enfin ses parents. Il explosa en sanglots lorsqu'il reconnut les taches de sa mère sur un bras qui dépassait de la dernière pile. Il la sortit du tas, pris un talisman qui se trouvait autour du cou de sa mère puis le plaça autour du sien. Il fit de même avec son père avant de les rassembler et de leur donner les derniers rites.
Les talismans qu'il avait récupéré étaient en bois. L'un avait une forme ronde et l'autre carrée, et ils étaient ornés. Etrangement, ils semblaient s'accorder ensemble, comme s'ils étaient fait pour être ensemble. Dvars les observa avant de mettre le feu à ses parents, de poser ses affaires et de courir lui-même dans le feu. Il y resta quelques secondes sans mot dire puis finit par crier. Un cri de boeuf agonisant. Il n'avait pas pu supporter de réaliser qu'il avait réellement tout perdu et qu'il ne pouvait rien changer, qu'il était juste un profiteur couard de toute façon et qu'il mourrait en tant que tel.

La surprise cloua Aspasie sur place lorsqu'elle vit Dvars se jeter dans les flammes après les rites funéraires. Son esprit pragmatique reprit rapidement le dessus cependant, et voyant que le feu prenait de l'ampleur, et que cela risquait de devenir plus que critique, elle gela tout simplement les corps et le mobilier en proie aux flammes.

Aspa' : Dépêchons-nous, notre passage ici, et le feu de joie que cet imbécile vient de déclencher, vont rapidement être repéré. *Avance à l'autre bout de la pièce.*

Le choc du spectacle et de l'odeur s'étant fait sentir (*tudum-tsss*) fortement en la personne de Natani, qui aurait encore une fois renvoyé son dernier repas, si ça n'avait pas été déjà le cas à peine une ou deux heures plus tôt. En tout cas il restait en arrière, dégageant un profond sentiment de malaise. Il avait atteint un pic au moment où Dvars avait sorti les cadavres, et un de plus lorsqu'il s'était brutalement immolé par le feu. Sa respiration s'était faite haletante, et sa peau avait viré pour avoir une pâleur laiteuse, et le contraste qu'il formait avec la peau tannée, sombre même, de Marden, était frappant. Le guerrier, lui, restait stoïque. À voir son expression, il n'aimait guère ce qu'il voyait, mais il devait avoir déjà rencontré pire, au cours de sa vie. Suite à la... décision de Dvars, il l'avait acceptée en fermant les yeux, le laissant accomplir ce qu'il avait en tête. Il finit par prendre la parole, posément.

Marden : Natani, si tu veux encore piller quelque chose, je crois que tu es au bon endroit.

Si elle avait été sincère - après tout les affaires de Dvars étaient au sol -, la réplique était froide, accusatrice. Le haut-elfe parut presque sur le point d'attaquer Marden, mais il n'en fit rien, restant dans une observation muette et angoissée de la scène.

Marden : C'est bien ce que je pensais. Allez, on bouge d'ici.

Marden avança à la suite d'Aspasie, probablement suivi par les autres. Les bruits de leurs pas sur le sol détrempé de sang n'aidaient pas Natani à reprendre ses esprits, aussi parvint-il seulement à suivre les autres, sans rien dire.

Au loin, ils purent entendre des gardes crier des trucs comme "ça vient d'là-bas!" en Orc. Et puis des bruits de course puis d'autres cris comme "C'est quoi ça?!" ou encore "On s'barre!", "J'savais qu'j'aurais pas dû accepter" et "Maman!"

Bertrand : Je crois que nous avons de la chance au niveau des gardes. Par contre, je crois que nous allons en manquer pour le reste!