Premier opus : Le Marteau, les Fils et la Reine

Vanyel : Zan ?
Zan : Oui, a qui dois-je couper la tête pour ton bon plaisir ?
Vanyel : Contentes-toi juste d'emmener Reken avec toi s'il te plaît. Je crois que l’œil de notre hôte a retenu toute son attention. Mais vraiment toute son attention.
Karlan : C'était ça ou la moitié du crâne à nu, hahaha. Oh, ça fait bien... Trente ans, je dirais.
Zan : Hm, vous avez du l'faire ajuster souvent alors.
Karlan : Plutôt, oui. Mais mes histoires ne sont pas intéressantes, c'est sur vous que vous désirez en savoir plus.
Zan, s'approchant de Reken et lui tapant sur l'épaule : Allez viens grand, on va laisser les adultes discuter et on va aller s'occuper dehors.

Zan : Hé ! *claque ses doigts devant les yeux de Reken* Y a rien à faire Van'.
Karlan : Obsession des machines, hm ? *rétracte son œil* Tenez, j'ai peut-être quelque chose pour vous.. *fouille dans un tiroir pendant quelques secondes, puis en sort à peu près le même modèle d’œil sur une structure ressemblant à un cache-œil plutôt avancé* Vous pouvez le prendre, je n'en ai plus besoin. C'était le modèle que j'utilisais il y a trois ans, avant qu'on m'en greffe un permanent. Oh il n'est plus tout neuf, mais je suis sûr qu'il pourra vous servir. *se lève et tend l'appareil à Reken* On l'active comme ça. *bzzt*

Zrakhen avait écouté attentivement et ne savait pas vraiment quoi pensé de cette étrange individu.

Zrakhen : Je ne sais pas ce que vous nous voulez mais je vous serez reconnaissant si vous pouviez éviter de divulguer la vie d’autrui à tout le monde, si on veut en parler nous sommes capable de le faire seul.

Karlan : *retire un gant* Justement, vous ne savez pas tout. J'ai des choses à vous apprendre, à Vanyel et à vous. Alors maintenant que nous sommes seuls, consentez-vous à l'entendre ?
Vanyel : Venez-en au fait.
Karlan : ça risque de ne pas vous plaire.
Vanyel : Ce serait pas le première fois.
Karlan : Vous risquez de nous prendre pour des fous.
Vanyel : Avec tout ce que vous savez sur nous... C'est un peu bizarre d'ailleurs, mais si ça peut nous éviter les trous au laser, alors j'écoute.

Une petite demie-heure plus tard, Zrakhen et Vanyel sortirent du bureau, refermant la porte derrière eux. Zan prit une dernière bouchée dans un fruit sucré comme on en voit plus depuis des dizaines d'années, puis se dirigea vers Vanyel à grands pas, l'air anxieux. Vanyel nota au passage qu'il avait trouvé moyen de se faire revisser son bras. Zan l'inspecta sous toutes les coutures, ou presque.

Zan : Alors, qu'est-ce qu'il t'a fait le monsieur ? Il t'a touch...
Vanyel : *repousse doucement Zan* Du calme, on a juste parlé un peu. On a une nouvelle destination les amis.
Zan : Alors comme ça je suis "ami" maintenant ? Enfin on se connaît mieux que ça...
Vanyel : Pose ton cul et appelle les autres. Ou appelle les autres d'abord. On va causer un peu.
Zan : J'crois que la d'moiselle est partie se laver. Je comptais y aller après elle en fait et...
Vanyel : Ha, bonne idée ça, je me sens tout crasseux.
Zan : ... Mais si tu veux on peut le prendre ensemble, ce bain... *fait courir ses doigts sur la chemise de Vanyel, au niveau du torse* 
Vanyel : *lève les yeux au ciel* Allez, va donc t'assoir.
Zan : *chipe une miche de pain au passage* T'es pas drôle... Et notre intimité alors ?
Vanyel : Mais tu veux que j't'aide ou quoi ? Allez, assis ! *fais mine de lui donner un coup de pied*
Zan : Pfahaha, d'accord chef.

Savid revint vers eux alors qu'ils discutaient après être sortis du bureau, les bras levés au-dessus de sa tête, en train de rattacher sa longue chevelure blonde encore mouillée, puisqu'elle était sortie de la douche il y avait une quinzaine de minutes.

Sav' : Alors, ça c'est bien passé? Il vous en appris plus sur ce qui se passe en ce moment dans le coin?

Elle lissa quelques mèches de cheveux du plat de sa main gauche sur le haut de sa tête puis réajusta ses mitaines en les regardant.

Vanyel s'avança vers les membres du groupe, face livide. Il jeta un regard à Zrakhen, l'air de lui demander si il devait parler de ce qu'il s'était dit ou pas.

Vanyel : On va devoir aller dans la Haute. Ils ont un contact à l'intérieur, ils nous feront entrer discrètement.
Zan : On peut pas entrer discrètement dans la Haute...
Vanyel : On aura une couverture.
Zan : Et pourquoi on irait, s'il te plaît ?
Vanyel : Parce que c'est là-bas qu'on trouvera comment se débarrasser des templiers. Tu sais, les types bizarres en armures.
Zan : Mouais... J'aurais du rester à la taverne avec les autres...
Vanyel : Oui mais tu ne pouvais pas résister à mon charme magnétique.
Zan : Tu parles, t'es venu me chercher pendant que je cuvais...

Après lui avoir décoché un dernier sourire moqueur, Vanyel se tourna vers Savid, attrapant quelque chose à manger au passage.

Vanyel : On a le droit de rester se reposer autant qu'on le veut ici, mais plus on attend plus on risquera de se faire repérer. Ils nous ont pas demandé de les rejoindre, donc je pense pas qu'on risque quelque chose ici.
Zan : Tu leur as demandé qui c'étaient les types bizarres là, les justiciers des landes ?
Vanyel : ... Non.

Croisant les bras pour se donner bonne contenance, Savid réfléchissait à ce qu'un retour dans la Haute pourrait bien provoquer pour elle. Après tout, elle était partie depuis longtemps maintenant, elle jurerait que même ses parents ne sauraient la reconnaitre si ils la voyaient en ce moment, mais elle n'avait pas tellement envie de tenter l'expérience.

Sav' : Quelle genre de couverture?

Vanyel : J'en sais rien. Il paraît qu'il nous reconnaîtra et qu'il nous fera entrer.
Zan : ça sent le louche cette histoire, s'tu veux mon avis. Comment on sait qu'il nous envoie pas à la mort, ce gars là ?
Vanyel : C'est ça, ou alors on fait rien et on attend de se faire trouer la peau. Choisis tes options, mec.
Zan : Non mais on a qu'à les faire sauter les gros vilains, j'suis sûr que ça passe aussi à travers les armures.
Vanyel : Ah, ouais, à propos des armures, y a un truc qu'y faut qu'on vous dise. Y a personne dedans.
Zan : Tu bluffes. C'est pas possible ça.
Vanyel : Franchement, tu t'étonnes encore de e qui est possible ou pas ? En tout cas, moi j'irai pas les attaquer.
Zan : Pfff, ouais. Et on irait comment ?
Vanyel : On a deux possibilités, soit on nous fournirait des montures fraiches et des vivres pour y parvenir...
Zan : ça prendrait des SEMAINES.
Vanyel : J'y viens, laisses-moi parler bordel ! Soit, on utiliserait un téléporteur.
Zan : Un quoi ?
Vanyel : Un truc qui nous amènerait d'ici à la bas sans le temps de voyage. L'embrouille, c'est qu'on est pas sûrs du fonctionnement. À vous de voir.

Vanyel regarda ensuite chaque compagnon tour à tour, attendant leur réponse, tandis que Zan ne sembla pas longtemps hésiter.

Le sang de Reken ne fit qu'un tour à la simple mention du mot "téléporteur". Il posa rapidement mais avec attention son jouet et se lança aux pieds de Vanyel en criant:

Reken : Un téléporteur je veux voir le téléporteur s'il vous plaît s'il vous plaît s'il vous plaît examiner!

Zrakhen pris une grande bouffé de sa cigarette.

Zrakhen : On a pas vraiment le choix, ce sera le téléporteur.

Un adepte qui passait non loin ne put réprimer un sourire devant la scène, et s'approcha du groupe. C'était un jeune Orc, presque pas muté, si l'on excepte sa peau qui ressemblait plus à un genre de petites écailles, et une naissance de petites cornes sur les côtés du front. Il semblait néanmoins sympathique, et parlait avec un ton poli mais enjoué.

Adepte : Bonjour voyageurs, vous souhaitez emprunter le téléporteur ?
Vanyel : Euh... *regard désespéré à Reken* On va y réfléchir, mais merci.
Adepte : Comme vous le sentez.
Vanyel : Mais dites-donc vous êtes beaucoup dans cette grotte ?
Zan : Sinon vous pouvez l'coller juste lui d'dans et l'envoyer où ça vous plaira.
Vanyel : Zan, t'es pas gentil.
Zan : Faut me payer pour qu'je sois gentil.
Adepte : En tout cas je peux vous y mener si vous le souhaitez.

Sav' : Mieux vaut utiliser ce téléporteur. Faire le voyage d'une autre manière serait beaucoup trop long et beaucoup trop dangereux. Que se soit pour nous autant que pour les personnes qu'on risque de croiser ou les endroits où nous passerons. Mais... On peut vraiment faire confiance à la personne qui nous "accueillera" dans la Haute? C'est quelqu'un d'efficace..?

Vanyel : Mais j'en sais rien. Il nous a dit qu'on aurait un contact qui nous ferait entrer et s'assurerait de notre sécurité à l'intérieur, alors je pense que ça suffira. Vous voulez VRAIMENT utiliser ce truc ? Bon, d'accord, comme vous voulez hein. Si y a l'unanimité...
Zan : J'te préviens Van, si jamais j'me retrouve muté à l'arrivée, je te casse un bras.
Vanyel : C'est gentil de prévenir. Vous pouvez nous y conduire alors, à ce téléporteur ?
Adepte : Bien sûr. Suivez-moi, chers invités.

Après quelques minutes de marche dans des couloirs larges mais simples, ils arrivèrent devant une autre porte blindée, semblable à celle qui dissimulait la cave. L'adepte déverrouilla un nombre déraisonnable de loquets, et ouvrit la porte, permettant au groupe d'entrer les premiers. Il les rejoint ensuite, refermant derrière eux la porte avec un bruit sinistre et aux angles coupants. Certains membres du groupe (pensons à une petite chose poilue) furent émerveillés par la construction qui se tenait devant eux. Semblant construite en argent massif, et occupant bien la place que prendrait une petite caravane de ravitaillement, la chose semblait composée d'une sorte de grand plateau délimité par un cercle, frappé au milieu du sceau des Anciens Dieux. Tout autour, divers bidules et manettes tapissaient la pièce, chaque tableau protégé par une épaisse couche de verre, elle aussi fermée par mille serrures. L'adepte sortit un autre trousseau de clés sous les commentaires de Zan à propos de "technologie impressionnante mais sécurité archaïque", et ouvrit deux des tableaux, poussant une manette ici, appuyant sur une pédale là, enfonçant un bouton ailleurs... il conseilla aux aventuriers de se placer sur la plateforme et de ne toucher à rien. Zan et Vanyel se tinrent prêts à retenir Reken qui, les yeux fous, semblait brûler de dépiauter toute cette machinerie, voir d'en emporter des pièces. L'apprenti se coula dans un genre de cabine en verre, sous couvert de "c'est sans danger" et de "ne vous inquiétez pas". Il vérifia que tout le monde était bien positionné, avant de bidouiller sur le tableau qui se trouvait devant lieu dans la cabine, activant divers machins. Il y eut un bruit lointain, comme un genre de vrombissement lancinant, puis les lignes gravées dans la plateforme s'emplirent de lumière, bientôt continue dans tout le symbole, puis dans le cercle. L'adepte leur hurla quelque chose, qu'ils ne comprirent pas à cause du bruit de plus en plus fort, puis il y eut comme un claquement, et un grand flash blanc, puis le noir.

Une sensation de vide, un énorme mal de crâne, et le goût du sang sur la langue. C'est à peu près ce que ressentaient, à plus ou moins forte intensité, les pauvres diables qui se réveillaient suite à la téléportation. On sentait que ce genre d'appareils, s'ils étaient antiques, n'en étaient pas pour le moins perfectionnés. Il commençait à faire nuit sur les terres désolées, et lever la tête vous plantait cette satanée bulle en pleine tête, oppressante. Autant qu'on pouvait un peu la voir de partout, ici on avait l'impression de ne voir que ça. Cette énorme paroi semblant presque gélatineuse, et derrière, des tas et des tas de constructions, dont des tours plus hautes que des géants. Tout ça bourdonnait de lumière et de bruit, et la bulle dégageait une sorte de vrombissement, qu'on entendait même en étant à une cinquantaine de mètres, c'est à dire là où vous êtes, chers aventuriers.

Vanyel fut le premier à se lever, dans une quinte de toux, rapidement suivi par Zan, lui accompagnant le geste d'un marmonnement impoli. Ils se trouvaient, semblait-il, sur une surface grise, solide, ressemblant à un grand disque de pierre encastré dans le sol. Nulle marque dessus, nul bouton à activer, nul indice de trappe, rien du tout. Juste une plaque, non démontable (et j'y tiens.)

Vanyel : Bon, on dirait que ça a marché.
Zan : Pourvu qu'y ait pas d'effets secondaires, c'tout. Bon, on fait quoi maintenant ?
Vanyel : Eh bien, on peut essayer de s'approcher...
Zan : Se peut surtout qu'on s'fasse déglinguer par les gardes, ou au moins refouler. On r'semble à des mendiants puants, pour ici.
Vanyel : La Haute est gigantesque, mon vieux, y en a des pauvres dedans, y vivent aux étages inférieurs.
Zan : C'est ça, t'vas me dire que tout l'monde y rentre ?
Vanyel : Non, ça non... On devrait attendre notre contact.
Zan : Et comment qu'y sait qu'on est là, ton sauveur du monde ?
Vanyel : C'est pas nous, les sauveurs du monde ?

Reken observait la plaque, frustré visiblement, quand il se retourna vivement en criant:
Reken : Quoi?! On sauve le monde?!

Vanyel : Gueules don pas comme ça... *exaspéré*
Zan : Et on s'rait où, approximativement ? Non parce que y a beaucoup d'possibilités en fait.
Vanyel : ça dépend. Tu préfère le désert avec des cailloux, celui avec du sable, ou celui avec des roches volcaniques ?
Zan : T'aurais pas plutôt le "désert des glaces à la vanille", ou le "désert des canapés" ?
Vanyel : Très drôle.

Zrakhen : On devrait bouger, nous fondre dans la masse, trouvons une auberge, un bar ou quelque part ou boire un truc. Je suis sûr que notre contacte nous retrouvera. Qu'est ce que vous pensez ?

Zrakhen regarda tour à tour chacun de ses compagnons en attendant une réponse.

Vanyel : On peut pas vraiment y entrer comme dans un moulin, ils acceptent pas n'importe qui.
Zan : Ouais, même leurs pauvres sont importants à côté de nous, tu t'rends compte...
Vanyel : Il a dit que notre contact viendrait à notre rencontre, on a qu'à attendre.
Zan : Mais oui, c'est une super idée.
Vanyel : Ah mais tu me fais chier toi ! Viens, on va demander si on peut entrer, puis tu leur expliqueras en quoi tu mérites d'y aller, hein, dans leur bulle merveilleuse ?!
Zan : Pas la peine de t'énerv... Hé ! Laisses-moi ! Bordel Van, j'aurais vraiment du rester chez moi...

Vanyel marcha devant d'un pas décidé, traînant avec lui un Zan récalcitrant. Au fur et à mesure que le groupe se rapprochait de la zone protégée, ils pouvaient se rendre compte de l'énormité de cette chose. Elle était d'une couleur indéfinissable, un genre de bleu très clair, mais qui changeait souvent, tirant parfois sur des nuances plus foncées. Seule protection visible pour le moment, des sortes de cabanes, alignées à la limite, juste avant l'entrée. D'ici, impossible de dire si elles étaient habitées. Nerveusement, Vanyel vérifia l'état de son pistolet. Cependant, le groupe ne pouvait pas espérer être discret, au vu de la zone désertique qu'ils traversaient, on ne pouvait pas les rater. Et cela se vérifia, lorsque toute une ribambelle de factionnaires sortirent des cahutes pour se mettre sur leur chemin. Tous eurent le temps de se détailler, autant les cerbères que les intrus. La garde était principalement composée de races "serviles", surtout des draeneïs, merveilleux quasi-robots incapables de discuter un ordre, équipés en l'occurrence d'une pique, d'un bouclier et d'une arbalète chacun. Il y avait aussi là deux tauneks, dépassant tous les autres en taille, armés de fouets. Ils semblaient regarder dans le vide. Pour superviser tout ça, il y avait un elfe de la nuit. Bleuâtre de teint, il portait le cheveu coupé ras, couleur aiguille-de-pin, tout comme une longue barbiche pointue qui lui descendait presque à la ceinture. Il portait une tenue de cuir renforcée de plaques de métal aux bras, aux jambes et aux épaules. Il allait tête nue, mais tenait un casque de fer sous le bras, tandis qu'il tenait de l'autre bras un fusil à énergie, à propos duquel on avait pas besoin de se demander s'il était en état de marche. Rien à voir avec les terres désolées ici, toutes ces armures étaient dans un état impeccable, et de même pour les armes. Si les chiens n'avaient pas sur le visage la rude détermination que vous donne un séjour dans le no man's land, ils n'en étaient pas cependant menaçants, sûrement parce qu'ils étaient une bonne quinzaine. Un éclair passa dans un regard échangé entre le chef et Zan. Ces deux là n'allaient pas du tout être copains. En arrivant à bonne distance, Vanyel s'inclina respectueusement, fixant l'elfe de la nuit. Aucun changement de regard chez les matons, autant chez les lavés-du-cerveau que chez le chef. Celui-ci cracha une chique, pour bien montrer sa virilité au groupe, comme il ne pouvait pas montrer autre chose. Il se passa un long moment.

Chef : 'voulez quoi, pouilleux ?
Vanyel : Entrer.

Vanyel laissa tomber les détours et les contorsions de politesse. ça ne marcherait pas avec celui-là. Sa bouche se tordit en un rictus détestable.

Chef : Ah ouais, entrer qu'tu veux ? Comme ça, entrer ? J'vois pas d'panneau avec des horaires d'ouverture, ni d'guichet où qu'y vendraient des putains de ticket pour que des minab' de ton espèce puissent venir pourrir la sphère.

Vanyel soupira, supportant mal le regard plein de mépris de ce type qui se prenait décidément pour le roi du monde. Il se demandait si lâcher Zan sur lui n'était pas, en fin de compte, une bonne idée. Mais il n'eut pas besoin d'y réfléchir longtemps.

Zan : Dis-donc loufiat, t'veux pas une beigne pour t'redresser la tronche, histoire qu'tu causes mieux ?

L'elfe fut d'abord surpris, puis il fit face à Zan, se campant sur ses deux jambes, prenant un air rude. L'inexpérience qui dégoulinait de cet idiot faisait peine à voir. Clairement, on ne l'avait pas entraîné pour remettre ce genre d'individus à sa place. Tout au plus savait-il refouler une famille en loques. Son fusil lui tenait mal en main. Cependant, il tenta de reprendre contenance. Ses troupes restaient parfaitement stoïques.

Chef : Vous entrez pas, et c'est tout. Pas d'barguignage avec moi, ni avec aucun autre. Va traîner tes puces ailleurs, mendigot.
Zan : J'vais t'foutre ton beau fusil tout entier dans ton cul, on verra si y marche après !

Vanyel dut retenir Zan pour qu'il ne bondisse pas sur le garde, bave aux lèvres. Celui-ci eut un mouvement de recul, l'air surpris et presque apeuré, mais il ne flancha pas, ni ne manda ses chiens.

Chef : Dégagez avant qu'on décide de vous abattre.

Il fit un geste de la main, et les gardes draeneis armèrent pour les plus loin leurs arbalètes, et pointèrent leurs piques en avant pour les autres.

Zan : Doit être bien lâche pour pointer toutes cette armada sur si peu d'gens, hein ? C'est y qu't'en chieraient dans tes braies, des mendigots ?
Chef : J'donne l'ordre, et t'es transformé en charpie, grande gueule. Juste bon à crever ici, ton sang tout dégueulasse on en voudrait même pas sur notre sol.

Zan était de plus en plus énervé, Vanyel de plus en plus nerveux, et le type de plus en plus apeuré, mais il avait l'avantage d'avoir des soldats derrière lui. Et puis l'attaquer serait s'attirer l'ire de la garde locale, qui se composait à la louche de bien quelques milliers de personnes, mais au moins trois cents par secteur.